J’ai écrit cet article avant la pandémie, au moment ou je voulais explorer la ville, écrire des sujets enchantés sur la magie qui règne dans les rues…. Il a été publié sur un blog que j’avais créé exprès avec plein d’idées. Mais la privation de sortie, la vie sociale étant quelque peu malmenée, je l’avais laissé un peu de côté, à voir si je m’y remets…
Chaque jour sur le chemin de l’école je rencontre Juan en compagnie de l’un de ses nombreux chevaux, attelé au carrosse le plus ancien de Jerez de la Frontera. Sa passion pour l’un des plus vieux métier du monde est palpable dès qu’il commence à parler. Il connait sa ville par cœur, il l’aime passionnément. Aujourd’hui les politiciens ne s’intéressent plus aux métiers d’antan et malheureusement ce n’est plus jugé à sa juste valeur. D’ailleurs ce n’est pas une façon très originale de promouvoir l’art, le patrimoine historique d’une ville comme Jerez. Mais ça c’est un autre débat! Une balade avec Juan dans les ruelles du centre ville est une expérience spectaculaire et une merveilleuse projection en arrière dans le temps. il suffirait de fermer les yeux pour se sentir un seigneur de l’époque en déplacement. Saviez vous que c’est le métier le plus ancien que l’humanité connaisse?



C’est un travail qui se vit de l’intérieur, avec amour, émotion et une dévotion pour le cheval quasi fusionnelle.. A l’époque c’était un service de transport pour la haute et moyenne société. Juan pense que actuellement le milieu est très mal connu, mais heureusement bien gardé par les familles qui continuent de transmettre le savoir de génération en génération. Souvent provenant de la culture gitane, peuple s’étant installé dans les villes du sud à la fin de l’empire arabe. Toujours éperdument amoureux du cheval, intimement lié à l’animal, qui fait partie de la famille à part entière. Certainement qu’en s’intéressant de plus près à ce milieu, je pense que nous aurions toute une autre vision de cet univers équestre très particulier.

Donc Juan, a 36 ans, travaille comme taxi depuis 8 ans maintenant… Oui ces carrosses sont considérées comme des taxis, chacun possède sa licence et leur arrêt en ville, juste à coté des chauffeurs moderne, blanc, avec moteur à benzine et quatre pneus. Ils dépendent tous de la commune et cohabitent parfaitement bien cote à cote. Juan suis la tradition familiale qui perdure depuis 5 générations. A l’époque déjà, les grand-parents de Juan offraient des services de labeur de champs, transport de matériaux et de nourriture d’une ville à l’autre.

Ce travail délicat consiste à se dédier corps et âme au cheval et son entretient quotidien. En effet les animaux dépendent de l’homme, ils doivent toujours avoir de l’eau fraîche, une nourriture adaptée (céréales, blé, avoine, maïs…) plus ou moins 6 à 7 Kg, avec un supplément de fruits, herbes fraîches et légumes suivant la période de l’année. Une hygiène journalière, nettoyage des box, coiffage de leur crinière, l’attelage est aussi un travail très précis de superposition de protection et de touches particulière pour les embellir, mais plus que tout, le respect de l’animal, le plaisir ressenti et transmit avec beaucoup d’amour. Il ne faut pas oublier les visites chez le vétérinaire, qui sont très importantes et nécessaire pour le bien être des chevaux.
Si vous passez par Jerez de la Frontera, je me ferai un plaisir de vous présenter Juan, et si vous ne parlez pas espagnol, aucun soucis, je vous accompagne et je vous transmettrai toute sa passion!!