Les temps sont durs et les sujets s’épuisent… il est difficile d’avoir de l’imagination, ne voyant ou ne fréquentant qu’un 1Km de rayon autour de sa propre demeure… Donc après avoir passé la phase (0, 1, 2 et 3… peut-être même la 4, voir plus) j’ai commencé à travailler mes souvenirs proches ou lointains, et je me demande, peut-on adapter notre nouvelle vie à celle qu’on a vécu !
Je me souviens… le temps des vacances. Retour en arrière de 45 ans, ça semble presque impossible d’avoir vécu déjà autant d’années, et pourtant je me souviens de certains sentiments, certaines situations, l’approche de l’été et la frénésie des départs à la mer. Mes parents occupés dans les préparatifs, valises, nécessaire de camping, cartes routières, argent pour le voyage (pas de cartes de crédit et changements de devises si on passait une frontière).

Lanciaβ HPE, 2 portes, 2 enfants…
Charger la voiture, toit y compris, et optimisation de la place, même pour nous, sur le siège arrière, entre le beauty-case et le frigo de plage, sans oublier le dernier sac sous les pieds. Sous prétexte d’être des enfants au pouvoir de pliage corporel digne d’un super héro, on pouvait bien voyager 15 heures genoux pliés sur la poitrine, dans un espace de 30X50 cm…. Je me souviens que pour déployer mon corps au moment de sortir de l’habitacle, prenait bien 5 min avant d’avoir une démarche décente pour atteindre des lieux de rencontre de voyageurs de pays lointains (de l’époque) …Les Toilettes !! Ces moments d’arrêts-pipi sur les aires de services des autoroutes puantes, traçant droit direct au sud, à la mer, au soleil, aux vacances. Où les gens de passage des quatre coins de l’Europe s’arrêtaient pour une pause avant de reprendre la route et avaler des kilomètres, encore et encore…. Je me souviens du premier stop, souvent pour le café, cappuccino, brioche, car je n’ai pas encore trouvé la réelle raison des départs à 2h du mat en plein sommeil pour ces déplacements annuels des vacances d’été…. Ces réveils en pleine nuit, au milieu d’un sommeil profond, se coincer dans la position inconfortable pour un voyage d’un millier de Km… Les vacances, ça se méritait!!!
Je me souviens que j’adorais écouter leur conversations pour deviner leur provenance. J’observais leurs cheveux, leur teint, leurs vêtements, le look… quel âge avaient-ils? Et aussi les leçons de géographie en déchiffrant les plaques minéralogiques… D pour l’Allemagne, j’ai même appris à reconnaître quelques villes, comme Cologne, Hambourg ou Karlsruhe. Les départements français, par contre impossible…. des numéros?! Oublie… j’ai juste su un jour qu’ils sont classés par ordre alphabétique (j’espère que j’avais bien compris), mais pour ça il faudrait déjà en connaitre les noms…. Trouver un Anglais sur les routes Italie, c’était à l’époque incroyable ! Avec toujours la même question… comment peut on conduire à l’envers… A ce moment je ne savais pas encore que j’y passerais un ptit bout de ma vie, qui marquerait le début de mes premières expériences de jeune adultes. Puis il y avait aussi les hollandais, grand voyageurs de l’extrême Nord…. a l’extrême Sud! Evidemment aujourd’hui nous sommes légèrement blasé par ce genre de petites anecdotes, qui sait comment le ressentent mes filles, avec les quelles j’ai sillonné l’Italie (qui continuent d’ailleurs encore maintenant) depuis leur plus jeune age… aussi du Nord au Sud!!??
Je me souviens, d’ailleurs, que pendant bien des années les départ pour les vacances d’été étaient rythmée de la même façon, j’ai moi même fait pareil avec mes enfants, les coussin, les duvets et les doudous sur les sièges arrières. Parcourir toute l’Italie de nuit, passer toutes ces villes, avec les quasi même étapes, les même défis… passer le Tunnel du Gothard avant les autres et Bologna avant les heures fatidiques… et au final se retrouver quand même dans les bouchons, car impossible d’y arriver sans inconvénient le long du chemin. arrêt pipi aux stations d’essence, j’ai faim, j’ai soif… ça par contre j’ai pas trop de souvenir, seulement que je demandais de temps en temps (souvent…) « on arrive bientôt…. »
Je me souviens que les dernières heures étaient les plus longues…. surtout que l’arrivée se situait aux environs de 15h, au moment le plus chaud de la journée, lorsque tout les magasins étaient fermés pour la sieste. Même pas une âme qui vive dans les rues, juste nous! Blanc comme des linges, transpirant comme des bœufs, avec juste des fonds de bouteilles d’eau à température ambiante. Je se sais plus vraiment les autres, mais moi complètement décalée ne sachant plus si on était le matin, l’après midi ou la nuit.

Mais quelle excitation de vivre pendant deux semaines en costume de bain, T-shirt, toute la journée à la plage, attendre le supplice des 2 à 3 heures post digestion pour enfin courir dans l’eau, les vagues…. masques, tuba et palmes, se sentir un explorateur sous-marin! Le sel séché sur la peau de plus en plus mate, les cheveux éclairci par le soleil, les viandes grillées et les salades aux patates… les bougies du soir, pour chasser les moustiques, mélangé aux spirale verte… Oui je me souviens, les vacances amis de plages, ou aussi famille (quand j’étais plus petite…), grands-parents, cousins (tous des garçons) qui se défoulaient sur la plus faible (moi!). Evidemment je devais toujours mettre à disposition mon derrière pour tracer les piste de billes!! Les château, les trous, se recouvrir de sable pour ensuite courir dans l’eau… Le sable bouillant et les retours en fin de l’après midi, salé comme des morues en traînant la savate… Les parents qui dormaient sur les chaises longues, tournant au rouge écrevisse les premiers jours, brunissant aux fil des jours, en se relaxant de plus en plus….


Aujourd’hui je me souviens, mais qu’en est il des vacances 45 ans plus tard? ….. Année 2020 le début d’une nouvelle ère??
Une réflexion sur “Je me souviens… des vacances!”